44e lettre d'information
Le 5 octobre 2014,
Cher(e) collègue,
Nous vous adressons la 44e lettre d'information de la SDH.
Elle contient :
- Le programme du séminaire "Démographie et famille à l'époque moderne" (Paris 4) (ci-dessous et en pj)
- Le programme du séminaire "Petite enfance" (Ehess) (ci-dessous et en pj)
- Le programme du séminaire "Familles et reproduction sociale dans le monde rural (16--20e siècles) (ci-dessous et en pj)
-Une annonce de conférence dans le cadre du séminaire de l'Ined-Cepam "Autour des populations du passé" (7 octobre 2014)
Enfin,
- L'appel à communication du colloque "Médecine et santé dans les campagnes du Moyen Âge à nos jours" (Clermont-Ferrand, octobre 2015)
Bien cordialement,
Fabrice Boudjaaba
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Programmes de séminaire
Séminaire d’histoire de la famille et de la démographie
(année universitaire 2014-2015)
(Jean-Pierre Bardet, Université Paris-Sorbonne, Vincent Gourdon, CNRS, Cyril Grange, CNRS, François-Joseph Ruggiu, Université Paris-Sorbonne)
Université Paris-Sorbonne, salle G647, escalier G, 1er étage et demi, vendredi 10h-12h
10 octobre – Elie Haddad (CNRS – EHESS) : « Parenté et transmission dans la noblesse française des XVIIe et XVIIIe siècles : une étude de cas ».
14 novembre – Lecture commune de Gérard Bouchard : Quelques arpents d’Amérique : Population, économie, famille au Saguenay, 1838-1971, Montréal, Boréal, 1996 (organisée par J.-P. Bardet, Université Paris-Sorbonne).
28 novembre – Vincent Gourdon (CNRS - Université Paris-Sorbonne) et Isabelle Robin (Université Paris-Sorbonne) : « Le parrainage en France aux XVIe-XIXe siècles : les résultats de l’enquête ‘Aubervilliers’ ».
12 décembre – Cyril Grange (CNRS – Université Paris-Sorbonne) : « Les prénoms de la bourgeoisie juive parisienne au XIXe siècle ».
30 janvier – Natalia Muchnik (EHESS) : « titre à confirmer ».
13 février – José María Imízcoz Beunza (Universidad del País Vasco) : « titre à confirmer ».
13 mars – Hugo Vermeuren (Université Paris Ouest-Nanterre) : « Parcours de vie et implantation urbaine dans une ville d’Algérie pendant la période coloniale : le cas des Italiens de Bône ».
27 mars – David Richardson (Université Paris-Sorbonne) : « Les mariages mixtes entre France et Angleterre au XVIIIe siècle ».
10 avril - Benoît Grenier (Université de Sherbrooke) : « Les procuratrices dans les familles de la ville de Québec au XVIIIe siècle ».
15 mai - Stéphane Jettot (Université Paris-Sorbonne) : « Les enquêtes généalogiques des élites britanniques (XVIIe-XIXe siècles) ».
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Regards Croisés sur la petite enfance Année 2014-2015
Séminaire de Recherche organisé par
Doris Bonnet, anthropologue, IRD (UMR 196 Paris-Descartes, INED, IRD)
Vincent Gourdon, historien, démographe, CNRS, Centre Roland Mousnier
Dates
Intervenants
Titres des séances
17 octobre 2014
Veronique Hertricht, démographe, INED, Catherine Rollet, démographe, Université Versailles-Saint-Quentin
État civil et environnement familial de l’enfant : Qui déclare-t-on ? Une étude exploratoire au sud-est du Mali
7 novembre 2014
Marie-Laure Cadart, médecin, anthropologue
« Prendre soin de l’enfance ».
L’œuvre avant-gardiste de Myriam David (1917-2014), pionnière de la pédopsychiatrie française
21 novembre 2014
Anne Solaz, démographe,
INED
Conditions d’accès des enfants en crèche en France. L’enquête « Famille et logements » de l’INED (2011)
5 décembre 2014
Fabienne Serina-Karsky, socio-historienne, CIRCEFT, Université Paris 8 Vincennes Saint-Denis
Une éducation nouvelle pour la petite enfance :
l’apport des jardinières d’enfants (1910-1945)
19 décembre 2014
Aude Michelet, anthropologue,
Laboratoire d'anthropologie sociale du Collège de France
Le « lien ombilical » :
attachement et individuation des nourrissons et jeunes enfants dans le Gobi moyen (Mongolie)
16 janvier 2015
Caroline Rusterholz, historienne
Université de Fribourg
Du baby boom au baby bust : les mutations de la parentalité saisies par l’histoire orale, Suisse (1955-1970)
6 février 2015
Philippe Charrier, sociologue, Centre Max Weber, Gaëlle Clavandier, sociologue, Université de Saint-Etienne, Centre Max Weber
Les modalités contemporaines de prise en charge des enfants sans vie, un nouveau regard sur la petite enfance ?
6 mars 2015
Vincent Gourdon, historien, CNRS, Catherine Rollet, démographe, UVSQ, Nathalie Sage-Pranchère, historienne, Paris-Sorbonne
La gestion des déchets embryonnaires
à Paris au XIXe siècle
20 mars 2015
Jean-Paul Filiod, anthropologue, Université Claude Bernard Lyon 1,
Centre Max Weber, UMR 5283
Des artistes à l’école maternelle. Débats et controverses au sein d’un dispositif partenarial (Lyon, France)
3 avril 2015
Marie Brochard, anthropologue
Paris Descartes, CEPED
Infertilité et AMP au Sénégal. Relations de genre et intergénérationnelles, et représentations de l’enfant
17 avril 2015
Gregory Hanlon, historien,
Dalhousie University (Canada)
L’infanticide à l’époque moderne
15 mai 2015
Carole Avignon, historienne,
Université d’Angers, CERHIO-Angers, UMR 6258
L’enfant bâtard dans la France médiévale (XIIIe-XVe s.)
5 juin 2015
Pierrine Robin, maître de conférences en sciences de l’éducation,
Université Paris Est Créteil
La question identitaire dans une recherche par les pairs en protection de l’enfance
Catherine Rollet, démographe, historienne, Université de Versailles SQY, Printemps (CNRS)
et Charles-Édouard de Suremain, anthropologue, IRD (UMR 208, MNHN-IRD)
dans le cadre du Master du Centre de Recherche Historique
« Santé, populations, politiques sociales » dirigé par Maurice Cassier et Bertrand Pulman
Les séminaires se déroulent à l’EHESS, 105 boulevard Raspail, 75006 Paris, de 9h à 11h
(salle à confirmer)
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Année 2014-2015
Familles : alliances, transmission, reproduction sociale en milieu rural, XVIIIe-XXe siècle
Gérard Béaur, directeur d'études à l'EHESS, directeur de recherche au CNRS (*), Rolande Bonnain-Dulon, maître de conférences à l'EHESS (*), Fabrice Boudjaaba, chargé de recherche au CNRS, Jean-Paul Desaive, maître de conférences à l'EHESS (*), Séminaire créé par Joseph Goy, directeur d'études à l'EHESS (*)
1er et 3e mercredis du mois de 17 h à 19 h (salle 3, RdC, bât. Le France, 190-198 av de France 75013 Paris), du 5 novembre 2014 au 3 juin 2015
5 novembre, Fabrice Boudjaaba (Cnrs), « Sédentarité et propriété aux XVIIIe et XIXe siècles, un lien évident. Jusqu'à quel point ? »
19 novembre, Isidro Dubert (Saint-Jacques de Compostelle), « Vieillesse et famille dans la Galice de l’Ancien Régime »
3 décembre Isidro Dubert (Saint-Jacques de Compostelle,) « L’illégitimité dans la Galice de l’Ancien Régime »
17 décembre, Vincent Corriol (Le Mans), « Liens d'homme à homme et organisation collective de la communauté : un exemple jurassien »
7 Janvier, Vincent Gourdon (Cnrs) et Isabelle Robin (Paris-Sorbonne), « Trois siècles de parrainage à Aubervilliers : de la paroisse tridentine aux banlieues industrielles »
21 janvier, Jean-Paul Desaive (Ehess), « Pourquoi se faire naturaliser ? Les étrangers en France au XVIIe siècle »
4 février, Rolande Bonnain-Dulon (Ehess), « De la province à Paris : itinéraires d'une famille ouvrière »
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Cycle des séminaires INED-CEPAM-In-Hoppe « Autour des populations du passé »consacrés cette année aux « Migrations humaines ».
Conférence-débat sur: L’évolution des cultures alimentaires dans la vallée de Toluca, Mexique, des populations préhispaniques (nomades) à l’arrivée et la sédentarisation des colons européens.
La séance se déroulera, en visioconférence, le mardi 7 octobre 2014, de 14h30 à 17h00.
Vous pouvez nous rejoindre, soit à l’INED (Paris, 20e), soit à la DR20 du CNRS (Sophia-Antipolis) et vous trouverez en pièce jointe les renseignements pratiques pour cette séance.
Voir la pièce jointe
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Appel à communication
Médecine et santé dans les campagnes du Moyen Âge à nos jours
Colloque organisé par le Centre d’Histoire « Espaces et Cultures »
Université Blaise Pascal (Clermont 2)
14-16 Octobre 2015
Comité d’organisation
Marie Bolton, Université Blaise Pascal de Clermont-Ferrand, CHEC (EA 1001)
Patrick Fournier, Université Blaise Pascal de Clermont-Ferrand, CHEC (EA 1001)
Stéphane Frioux, Université Lumière Lyon 2, LARHRA (UMR 5190)
Claude Grimmer, Université Blaise Pascal de Clermont-Ferrand, CHEC (EA 1001)
Popularisée par le roman de Balzac mais aussi par des personnalités exceptionnelles jusqu’en plein cœur du XXe siècle, à l’image du docteur Maurice Delort, le « médecin des neiges » de Vic-sur-Cère, la figure du médecin de campagne est souvent apparue comme atypique, voire héroïque : elle souligne ainsi la sous-médicalisation ancienne des territoires ruraux. Les « déserts médicaux », souvent dénoncés, ont été récemment remis sous les projecteurs par le pacte territoire santé proposé par le ministère de la santé à l’automne 2013. Toutefois, la réalité de cette insuffisante présence médicale n’est ni nouvelle, ni uniforme. Etudiée dans la longue durée, elle doit permettre de mettre en perspective les logiques sociales et territoriales à l’œuvre dans les rapports entre les milieux médicaux et la population et plus largement, entre les pouvoirs publics et les ruraux. Bien que la période contemporaine ait connu une prise en charge croissante de la santé des populations rurales (un des enjeux de la santé publique, d’abord dans le cadre d’un contrôle renforcé des populations et d’une volonté d’accroître leur productivité, puis dans un effort pour assurer une égalité relative entre les territoires et les populations), la redéfinition profonde des fonctions et de l’organisation des espaces ruraux au cours de l’histoire a brouillé les cartes et modifié à plusieurs reprises, parfois avec brutalité, les formes de la médicalisation des campagnes. Comment et par qui les ruraux ont-ils été soignés au fil des siècles ? Quels sont les efforts qui ont été menés pour lutter contre les maladies présentes dans les campagnes ? Quels en ont été les objectifs affichés ou cachés ? Quels enseignements les politiques publiques actuelles peuvent-elles tirer des expériences historiques ? Telles sont les questions auxquelles ce colloque voudrait apporter quelques réponses.
La médecine, discipline savante et fortement structurée, semble être logiquement une affaire urbaine. Telle est du moins la vision dominante véhiculée aussi bien par le sens commun que par les histoires de la médecine. La présence d’institutions en lien avec le monde médical (facultés de médecine, collèges ou écoles de médecine, hôpitaux en Europe depuis le Moyen Âge…), voire simplement de médecins officiellement reconnus comme tels, est un critère de centralité fort utile à la compréhension des équilibres territoriaux à différentes époques. C’est à partir des villes que le savoir médical de pointe s’est progressivement étendu en direction d’autres territoires et d’autres populations. Une approche prioritairement institutionnelle aboutit forcément à ce constat puisqu’elle est fondée sur le regard que les médecins eux-mêmes ont développé et sur les positions qu’ils ont cherchées à défendre face à différentes formes de concurrence.
La réalité des questions sanitaires n’est cependant pas strictement conforme à ce principe d’une domination hégémonique et continue de la médecine urbaine. L’objectif du colloque sera justement de montrer qu’au cours de l’histoire ont existé d’autres réalités médicales que les réalités urbaines, et que les interactions entre villes et campagnes ne fonctionnent pas à sens unique. Les savoirs en matière de santé sont de nature et d’origine diverse : les campagnes ont participé à leur formation de différentes manières, soit à travers des interventions et observations médicales, soit par les produits qu’elles fournissaient à la pharmacopée. Les personnes intervenant dans le domaine de la santé sont elles-mêmes très variées au cours de l’histoire des campagnes : rebouteux, « charlatans » réalisant divers actes médicaux ou vendant des remèdes en dehors de tout contrôle, chirurgiens de campagnes, matrones, dames de charité, petits notables locaux servant de relais à la diffusion des savoirs, officiers de santé au XIXe siècle, mais aussi membres du corps médical en consultation auprès de particuliers ou envoyés depuis la ville et ses hôpitaux à l’occasion de telle ou telle épidémie, voire implantés dans les territoires ruraux, surtout à l’époque contemporaine, tous participent à des formes de soin auprès des populations, s’affrontant et se complétant selon les lieux et les moments. Même si la question du charlatanisme s’est déplacée depuis la fin du XIXe siècle et l’accroissement de l’efficacité thérapeutique de la médecine officielle, la différence entre médecine des villes et médecine des campagnes mérite une attention spécifique car les relations que les populations rurales entretiennent avec le monde médical présentent des particularités dues à la fois à la sociologie rurale et aux contraintes territoriales.
Au-delà de l’étude de l’exercice de la médecine, ce colloque sera aussi l’occasion de réinterroger une question plus classique mais trop peu explorée depuis trente ans, celle de la santé des populations rurales. Si la démographie historique et les travaux consacrés à l’histoire sociale de la santé ont connu une période faste dans les années 1960 et 1970, avec notamment des éclairages très suggestifs pour les régions de l’Ouest de la France aux XVIIIe et XIXe siècles (Jean-Pierre Goubert, François Lebrun, Jacques Léonard), l’ambition de connaître l’état de santé des populations rurales est retombée depuis les années 1980 et les études comparatives manquent encore, non seulement à l’échelle de la France, mais aussi de l’Europe. Est-ce la conséquence de l’amélioration de la santé des populations qui donnait aux pouvoirs publics et au milieu médical l’impression d’avoir atteint des objectifs ambitieux et d’avoir gagné le combat de la santé pour tous ? Sans doute, mais l’apparition de nouvelles pathologies (ou la mise en évidence de pathologies cachées dues à l’usage de produits toxiques) et les problèmes sanitaires mondiaux qui restent énormes ont renouvelé l’intérêt pour l’efficacité de l’action médicale. Des travaux plus récents sur les territoires de l’assistance et de la santé non seulement en France mais aussi en Europe, particulièrement en Angleterre et en Italie (Mathieu Arnoux & Gilles Poster-Vinay, Samantha Williams…), ainsi que d’autres sur la médecine coloniale et la santé des populations en situation coloniale (James L. A. Webb, Claire Fredj…) montrent tout l’intérêt d’une approche globale et comparative permettant de repenser l’inscription des populations dans un environnement global, et pas seulement dans un territoire traversé par des flux de personnes et de savoirs. De même des travaux d’anthropologie médicale renouvellent la connaissance des pathologies dont souffrent les populations *et peuvent concerner aussi bien des villes que des campagnes tout en offrant des éclairages sur des périodes très anciennes.
Ainsi, l’ambition de cette rencontre est de mieux connaître la situation sanitaire et médicale dans les campagnes de France, d’Europe et des espaces coloniaux, tout en repensant les processus de médicalisation à l’œuvre et en réinterrogeant ce concept de médicalisation. Il s’agit notamment de prendre en considération autant les pratiques que les savoirs, les flux et les réseaux que les institutions, dans une perspective dynamique du Moyen Âge à nos jours. Les héritages mais aussi les mutations de paradigme feront l’objet d’une attention particulière afin de mettre en évidence la façon dont l’organisation médicale des campagnes actuelles a été construite et quels enseignements peuvent être tirés des choix effectués dans différentes configurations historiques.
Trois thèmes orienteront la réflexion :
1°) La santé des populations rurales en fonction d’environnements spécifiques.
A-t-il existé et existe-t-il encore des différences dans la nature et l’intensité des pathologies urbaines et rurales ? Pouvons-nous comparer hygiène des campagnes et hygiène des villes ? L’image sanitaire des campagnes est paradoxale et a varié selon les époques : souvent perçues comme des lieux de résistance à la modernisation médicale et sanitaire, les campagnes ont pu être aussi considérées comme éloignées des formes d’insalubrité (artisanales et industrielles) spécifiquement urbaines tout comme des foyers épidémiques les plus virulents. Toutefois, les concepts et méthodes de la médecine hippocratique, un modèle utilisé et réinterprété jusqu’au cœur du XIXe siècle et conservant une valeur heuristique, invitent à prendre en compte les relations entre santé et environnement en fonction des milieux de vie. Au-delà des théories miasmatiques et des modèles des constitutions médicales, relativement bien connus, il est possible de mesurer quels furent les impacts de l’environnement (zones humides, littoraux, zones arides, espaces montagnards, etc.) En outre, depuis le XIXe siècle, la question de la pollution des sols et des eaux par les engrais chimiques et les pesticides est devenue majeure, avec un impact sur les agriculteurs comme sur les populations rurales. Des activités rurales non agricoles telles que l’exploitation minière ont aussi des conséquences sur la santé. Par-delà les représentations, ce sont donc les réalités sanitaires et épidémiologiques qu’il faudra interroger.
2°) Les relations entre les populations rurales et les personnels de santé.
Quelle est la nature de ces personnels ? Quelles sont les représentations des médecins de campagne ? Comment le personnel médical établit-il des liens entre les villes et les campagnes ? Quelles relations les médecins entretiennent-ils avec les autres soignants de toutes natures et avec les populations qu’ils soignent ? Quelles sont les différences dans la nature des soins en fonction des personnes soignées ? Ces interrogations seront l’occasion de traiter des multiples configurations de savoir et de pouvoir nées de la multiplicité des interventions sanitaires et des soins opérées dans les espaces ruraux. Les innovations thérapeutiques peuvent rencontrer des résistances ; à l’inverse, des thérapies à l’efficacité non prouvée peuvent être adoptées. Le discours contre les charlatans et contre le passéisme des populations, particulièrement en milieu rural, est constitutif de la légitimation du corps médical. La nature de la demande sociale en matière de médecine peut apporter beaucoup d’informations sur le fonctionnement des sociétés rurales, leur degré d’ouverture à des influences extérieures et leur contribution à des débats sanitaires qui les dépassent largement. Les sociétés rurales ne sont homogènes ni dans le temps, ni dans l’espace. La participation des campagnes au développement d’un besoin de sécurité sanitaire mérite d’être explorée afin de nuancer le schéma d’une action politique et médicale qui s’imposerait par le haut. Les équipements sanitaires et médicaux des campagnes constituent ainsi des signes de dynamisme propre et sont plus ou moins nombreux et visibles selon les périodes : lieux de culte à des divinités ou des saints protecteurs, petits établissements hospitaliers, maisons de retraite et maisons médicalisées dans les campagnes contemporaines…
3°) Pratiques et savoirs médicaux dans les campagnes.
Les campagnes participent aussi à la constitution du savoir médical et au partage entre le sain et le malsain. Leur étude dans une perspective médico-sanitaire fournit une clé de lecture des représentations du rapport entre naturel et non naturel. Les théories médicales formulées dans l’Antiquité, autour des figures d’Hippocrate et de Galien, constituent une réflexion sur les pouvoirs de la nature. Pour la médecine savante, l’observation des phénomènes qui se produisent dans les campagnes est nécessaire, car à l’écart des perturbations induites par la vie urbaine. L’idée de nature a évolué et il sera utile de s’interroger sur l’impact de l’évolution de la vision des campagnes que renvoie la médecine savante, car cela permet de comprendre ce que la science médicale attend du monde rural. De façon plus concrète, on s’intéressera notamment à la récolte et à la culture de toutes sortes de produits et substances tirés aussi bien des règnes botanique et animal que minéral. Les livres de remède et de botaniques pourrons être mobilisés, jusqu’aux méthodes phytosanitaires et à la demande en produits biologiques qui se développe de nos jours. Quelles sont les substances utilisées pour confectionner les remèdes ? Quels sont les circuits de production et de commercialisation de ces remèdes ? On pourra s’interroger aussi sur les modèles que la médecine animale offre à la médecine humaine. Les savoirs accumulés dans les espaces ruraux d’Europe et du monde ont joué un rôle important dans les progrès thérapeutiques accomplis. L’observation empirique se nourrit des expériences populaires, les transforme (phénomène accentué par la naissance et le développement de la chimie médicale), mais peut aussi conduire à des attitudes de rejet. De nos jours, la fascination exercée par les thérapies considérées comme naturelles et assimilées à des pratiques ancestrales issues des campagnes prolonge ce phénomène, avec un appui scientifique et une composante commerciale pour répondre à un engouement social orienté vers le retour à la nature. Ainsi s’interrogera-t-on sur le rôle des campagnes somme réservoir de ressources médicinales et de savoirs médicaux exploités à de vastes échelles et créateurs de flux culturels, scientifiques et économiques qui ont transformé les pratiques de santé.
Ce colloque s’adresse aux historiens mais aussi à tous ceux qui, dans le domaine des sciences sociales, s’intéressent à la question de la médicalisation des campagnes. Des éclairages sur le temps présent seront également bienvenus. Les communications pourront porter sur l’ensemble de l’Europe et sur les situations en contexte colonial afin de favoriser une approche comparative. Les projets de communication devront comporter le nom, l’organisme de rattachement et l’adresse des chercheurs concernés ainsi qu’un titre, un résumé de 3000 à 5000 signes et quelques mots clés. Elles sont attendues avant le 10 janvier 2015 et devront être envoyées aux deux adresses suivantes :
[email protected] & [email protected]
Comité scientifique
Jonathan Barry, University of Exeter
Marie Bolton, Université Blaise Pascal (Clermont-Ferrand 2), CHEC (EA 1001)
Isabelle von Bueltzingsloewen, Université Lumière Lyon 2, LARHRA (UMR 5190)
Didier Foucault, Université Toulouse II-Le Mirail, FRAMESPA (UMR 5136)
Patrick Fournier, Université Blaise Pascal (Clermont-Ferrand 2), CHEC (EA 1001)
Claire Fredj, Université Paris Ouest Nanterre La Défense, IDHE (UMR 8533)
Stéphane Frioux, Université Lumière Lyon 2, LARHRA (UMR 5190)
David Gentilcore, University of Leicester
Claude Grimmer, Université Blaise Pascal (Clermont-Ferrand 2), CHEC (EA 1001)
Laurence Moulinier-Brogi, Université Lumière Lyon 2, CIHAM (UMR 5648)
Marilyn Nicoud, Université d’Avignon, CIHAM (UMR 5648)
Christelle Rabier, EHESS, Centre Norbert Elias (UMR 8562)
Laurent Rieutort, Université Blaise Pascal (Clermont-Ferrand), CERAMAC (EA 997)
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Medicine and Health in the Countryside from the Middle Ages to the Present
Conference organized by the Center for History “Places and Cultures” (CHEC)
Blaise Pascal University (Clermont-Ferrand 2, France)
October 14-16, 2015
Organizing committee:
Marie Bolton, Université Blaise Pascal de Clermont-Ferrand, CHEC (EA 1001)
Patrick Fournier, Université Blaise Pascal de Clermont-Ferrand, CHEC (EA 1001)
Stéphane Frioux, Université Lumière Lyon 2, LARHRA (UMR 5190)
Claude Grimmer, Université Blaise Pascal de Clermont-Ferrand, CHEC (EA 1001)
Popularized not only by Balzac’s novel, but also well into the mid-twentieth century by a variety of exceptional characters, such as Doctor Maurice Delort, the “snow doctor” from Vic-sur-Cère in the Cantal region, country doctors have often appeared as atypical, sometimes heroic figures, underscoring the ancient lack of medical care in rural areas. The oft denounced “medical deserts” have recently come once again to the attention of the public with the publication of the Health Ministry’s proposed “Health Pact” in the fall of 2013. In reality, however, the insufficient medical presence in the countryside is neither new nor uniform. When studied over the long term, it is possible to put into perspective the social and geographical rationales at work in the relations between the medical milieu and the rural population, as well as between government and rural areas. One of the goals of contemporary public health programs has been to increase government health care for rural populations, not only to reinforce control over rural communities, but also in an effort first to increase their productivity and finally to guarantee a relative equality between different regions and populations. Yet the profound redefinition of the purposes and organization of rural areas over time has confused the issue and modified several times, sometimes brutally, the ways in which public health policies have been applied to the countryside. How and by whom have rural populations been healed over the centuries? What efforts were made to fight against disease in rural areas? What were the goals, either declared or hidden, of public health policies? What can current political actors learn from the historical record? These are the questions which this conference will seek to answer.
Medicine, as a highly organized scholarly discipline, appears at first glance to be an urban affair. This is the dominate perspective that has evolved not only from commonly perceived notions but from the history of medicine. The presence of medical institutions (universities, medical schools, European hospitals since the medieval period, and so forth) as well as that of officially designated doctors has created a strong unifying criterion useful to an understanding of the balance between various regions at different periods of time. In this view, advances in medical knowledge were gradually diffused from cities to outlying regions and populations. An approach based primarily on the study of institutions has necessarily led to this assessment since it is based on the perspectives that doctors themselves have developed and on positions that they have sought to defend against various forms of competition.
Nonetheless, the reality of public health issues does not strictly conform to the idea that urban medicine has imposed a hegemonic and continuous domination. The goal of this conference is to demonstrate that throughout history medical realities other than the urban experience have existed, and that the interactions between city and countryside have not been one-directional. Medical knowledge is of diverse nature and origin. Rural areas have participated in a variety of ways to its accumulation, either through medical interventions and observations, or through their contributions to pharmacopoeia. A wide and changing variety of medical practitioners have also long been part of rural medicine: bone-setters, “quacks” practicing various acts or selling remedies without any oversight, country surgeons, matrons, Ladies of Charity, local leaders who played an important role in the diffusion of knowledge, nineteenth century medical officials, as well as members of the medical profession called to the countryside for individual consultations or sent from urban hospitals to deal with an epidemic, and finally, especially in the contemporary period, medical providers present in rural areas. All of these individuals and groups have participated in various ways to provide healthcare to rural populations, either in competition or in harmony depending on the time and place. Although the increasing therapeutic efficiency of conventional medicine since the late nineteenth century has shifted definitions of quackery, the differences between urban and rural medicine still deserve specific attention as the relationships of rural populations with the medical community contain specific characteristics due not only to rural sociology but also to geographical constraints.
In addition to exploring medical practices, this conference will revisit the health of rural populations, a classic topic that nonetheless has received little attention in the last thirty years. While historical demography and scholarship focusing on the social history of public health prospered in the 1960s and 1970s, especially with the very promising insights into the history of eighteenth and nineteenth century western France (Jean-Pierre Goubert, François Lebrun, Jacques Léonard), since the 1980s, studies of the health of rural people have declined not only in French scholarship, but in Europe in general, especially in terms of comparative studies. Has this been the consequence of the improvement in public health that may have given government as well as the medical community the impression of having attained their ambitious goals of winning the battle of good health for all? Without a doubt, yet the appearance of new pathologies (or the discovery of hidden pathologies stemming from use of toxic products) and the still enormous problems of world public health have revived interest in questioning the efficiency of medical programs. The most recent studies on welfare and public health not only in France but elsewhere in Europe, especially in England and in Italy (for example, Mathieu Arnoux and Gilles Poster-Vinay, Samantha Williams), as well as studies of colonial medicine and the health of colonial populations (for example, James L.A. Webb, Claire Fredj) demonstrate the advantages of a global and comparative approach that resituates specific populations in a global environment, rather than simply in regions through which new populations and knowledge flow. Similarly, advances in medical anthropology have deepened understandings of the various pathologies from which people have suffered and which have affected both urban and rural areas, hence providing insight into much earlier periods of time.
The goal of this conference is to understand better the health and medical situation in rural areas in France, as well as across Europe and its colonies, all the while challenging the processes of medicalization at work and the very concept of medicalization. It seeks especially to analyze medical practices as well as knowledge, their flows and networks as well as institutions, in a dynamic perspective from the medieval period to the present. Special attention will be paid not only to the legacy of the past but also to paradigm changes in order to bring to light the ways in which the contemporary organization of rural medicine has been constructed and what we may learn from the choices made in different historical periods.
Discussion will center on three themes:
1°) The Health of Rural Populations in Terms of their Specific Environments
Have there been or are there still differences in the nature and intensity of urban and rural pathologies? Can we compare rural and urban hygiene? The image of rural public health is paradoxical and has varied over time. Often perceived as a site of resistance to the modernization of medical and sanitary systems, the countryside has also been considered as far removed from specifically urban forms of insalubrity (artisan and industrial), as well as from the most virulent centers of epidemics. At the same time, the concepts and methods of Hippocratic medicine, a model that was used and reinterpreted until the middle of the nineteenth century and has maintained its heuristic value, invite an assessment of the relationships between health and environment in terms of living space. Over and beyond miasmatic theories and the relatively well known example of medical constitutions, it is possible to measure the impacts of the environment (for instance, in zones defined as humid, arid, coastal, mountainous, etc.). Furthermore, the pollution of soil and water by chemical fertilizers and pesticides has become since the nineteenth century a major issue, with an impact on farm workers as well as on rural populations in general. Non-agricultural rural activities such as mineral exploitation have also had consequences on health. Moving beyond representations, it is necessary to study the sanitary and epidemiological realities of rural health issues.
2°) Relations between Rural Populations and Health Providers
What are the characteristics of health providers? How are country doctors represented? How have health providers established links between the city and the countryside? What relationships exist between doctors and various other health providers, as well as between doctors and the populations under their care? These questions create the opportunity to examine the multiple configurations of knowledge and power that spring from the myriad sanitary interventions and forms of health care provided in rural areas. Some therapeutic innovations may encounter resistance, while other therapies with no scientifically proven efficiency may be well accepted. Especially in the countryside, the medical corps emerged from a discourse condemning quackery and outmoded methods remaining in use among rural populations. An analysis of the nature of the social demand for medicine can provide significant information about the organization of rural societies, the degree to which they are open to outside influences, and their contribution to sanitary debates extending beyond the rural world. Rural societies have never been homogenous, either in space or time. Their participation in the development of public health programs deserves exploration in order to tease out the nuances between political goals and public health campaigns imposed by higher authorities. The sanitary and medical facilities located in the countryside are in this way signs of rural dynamism and are more or less numerous and visible over time. They may include sites of worship of protective divinities or saints, small hospices, as well as in the modern countryside, nursing homes and medical clinics.
3°) Medical Practice and Knowledge in the Countryside
Rural populations have also participated in the constitution of medical knowledge and the separation between healthy and unhealthy practices. From a medical-sanitary perspective, the study of rural populations provides a key to the reading of representations of the relationship between the natural and non-natural. The medical theories formulated in Antiquity, especially those developed around the work of Hippocrates and Galen, constitute a reflection on the power of nature. For scholarly medicine, the observation of phenomena that occur in rural areas is all the more necessary as they take place far from the perturbations created by urban life. The idea of nature has much evolved and it is useful to question the impact of the shifts in the vision of the countryside referred to in scholarly medicine to understand what medical science expects from the rural world. In a more concrete manner, we will address in particular the harvest and cultivation of various substances derived from botanical, zoological, and mineral elements. Traditional books of remedies and botanical knowledge are sources for analysis, as well as the present-day demand for phytosanitary procedures and organic products. From what substances are remedies made? What are their production cycles and how are they commercialized? Questions may also address the models provided by veterinary medicine for the treatment of human beings. The accumulation of knowledge in the rural areas of Europe and the world has played an important role in advancing various treatments. Popular experience has nourished empirical observations, sometimes transforming them (a phenomenon encouraged by the creation and development of medicinal chemistry), but also sometimes leading to their rejection. This is demonstrated by the current fascination with therapies considered as natural and derived from ancestral rural practices, with an additional basis in scientific research as well as a strong commercial response to the great social popularity of the back to nature movement. A fruitful exploration would address the role of rural areas as reservoirs of medicinal resources and knowledge exploited on a large scale and creating cultural, scientific, and economic changes that have transformed medical practices.
This conference is of interest not only to historians but also to other scholars and individuals who using the framework of the social sciences investigate questions of medicine and health in the countryside. Insights on the present time are also welcome. Participants are invited to focus on both European and colonial topics to promote a comparative approach. Paper proposals must include each author’s name, home institution, and address; a title; a 3,000 to 5,000 character abstract; and a few key words. Submissions must be made before January 10, 2015, and should be sent to the following two addresses:
[email protected] & [email protected]
Research committee
Jonathan Barry, University of Exeter
Marie Bolton, Université Blaise Pascal (Clermont-Ferrand 2), CHEC (EA 1001)
Isabelle von Bueltzingsloewen, Université Lumière Lyon 2, LARHRA (UMR 5190)
Didier Foucault, Université Toulouse II-Le Mirail, FRAMESPA (UMR 5136)
Patrick Fournier, Université Blaise Pascal (Clermont-Ferrand 2), CHEC (EA 1001)
Claire Fredj, Université Paris Ouest Nanterre La Défense, IDHE (UMR 8533)
Stéphane Frioux, Université Lumière Lyon 2, LARHRA (UMR 5190)
David Gentilcore, University of Leicester
Claude Grimmer, Université Blaise Pascal (Clermont-Ferrand 2), CHEC (EA 1001)
Laurence Moulinier-Brogi, Université Lumière Lyon 2, CIHAM (UMR 5648)
Marilyn Nicoud, Université d’Avignon, CIHAM (UMR 5648)
Christelle Rabier, EHESS, Centre Norbert Elias (UMR 8562)
Laurent Rieutort, Université Blaise Pascal (Clermont-Ferrand), CERAMAC (EA 997)
Le 5 octobre 2014,
Cher(e) collègue,
Nous vous adressons la 44e lettre d'information de la SDH.
Elle contient :
- Le programme du séminaire "Démographie et famille à l'époque moderne" (Paris 4) (ci-dessous et en pj)
- Le programme du séminaire "Petite enfance" (Ehess) (ci-dessous et en pj)
- Le programme du séminaire "Familles et reproduction sociale dans le monde rural (16--20e siècles) (ci-dessous et en pj)
-Une annonce de conférence dans le cadre du séminaire de l'Ined-Cepam "Autour des populations du passé" (7 octobre 2014)
Enfin,
- L'appel à communication du colloque "Médecine et santé dans les campagnes du Moyen Âge à nos jours" (Clermont-Ferrand, octobre 2015)
Bien cordialement,
Fabrice Boudjaaba
***
Programmes de séminaire
Séminaire d’histoire de la famille et de la démographie
(année universitaire 2014-2015)
(Jean-Pierre Bardet, Université Paris-Sorbonne, Vincent Gourdon, CNRS, Cyril Grange, CNRS, François-Joseph Ruggiu, Université Paris-Sorbonne)
Université Paris-Sorbonne, salle G647, escalier G, 1er étage et demi, vendredi 10h-12h
10 octobre – Elie Haddad (CNRS – EHESS) : « Parenté et transmission dans la noblesse française des XVIIe et XVIIIe siècles : une étude de cas ».
14 novembre – Lecture commune de Gérard Bouchard : Quelques arpents d’Amérique : Population, économie, famille au Saguenay, 1838-1971, Montréal, Boréal, 1996 (organisée par J.-P. Bardet, Université Paris-Sorbonne).
28 novembre – Vincent Gourdon (CNRS - Université Paris-Sorbonne) et Isabelle Robin (Université Paris-Sorbonne) : « Le parrainage en France aux XVIe-XIXe siècles : les résultats de l’enquête ‘Aubervilliers’ ».
12 décembre – Cyril Grange (CNRS – Université Paris-Sorbonne) : « Les prénoms de la bourgeoisie juive parisienne au XIXe siècle ».
30 janvier – Natalia Muchnik (EHESS) : « titre à confirmer ».
13 février – José María Imízcoz Beunza (Universidad del País Vasco) : « titre à confirmer ».
13 mars – Hugo Vermeuren (Université Paris Ouest-Nanterre) : « Parcours de vie et implantation urbaine dans une ville d’Algérie pendant la période coloniale : le cas des Italiens de Bône ».
27 mars – David Richardson (Université Paris-Sorbonne) : « Les mariages mixtes entre France et Angleterre au XVIIIe siècle ».
10 avril - Benoît Grenier (Université de Sherbrooke) : « Les procuratrices dans les familles de la ville de Québec au XVIIIe siècle ».
15 mai - Stéphane Jettot (Université Paris-Sorbonne) : « Les enquêtes généalogiques des élites britanniques (XVIIe-XIXe siècles) ».
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Regards Croisés sur la petite enfance Année 2014-2015
Séminaire de Recherche organisé par
Doris Bonnet, anthropologue, IRD (UMR 196 Paris-Descartes, INED, IRD)
Vincent Gourdon, historien, démographe, CNRS, Centre Roland Mousnier
Dates
Intervenants
Titres des séances
17 octobre 2014
Veronique Hertricht, démographe, INED, Catherine Rollet, démographe, Université Versailles-Saint-Quentin
État civil et environnement familial de l’enfant : Qui déclare-t-on ? Une étude exploratoire au sud-est du Mali
7 novembre 2014
Marie-Laure Cadart, médecin, anthropologue
« Prendre soin de l’enfance ».
L’œuvre avant-gardiste de Myriam David (1917-2014), pionnière de la pédopsychiatrie française
21 novembre 2014
Anne Solaz, démographe,
INED
Conditions d’accès des enfants en crèche en France. L’enquête « Famille et logements » de l’INED (2011)
5 décembre 2014
Fabienne Serina-Karsky, socio-historienne, CIRCEFT, Université Paris 8 Vincennes Saint-Denis
Une éducation nouvelle pour la petite enfance :
l’apport des jardinières d’enfants (1910-1945)
19 décembre 2014
Aude Michelet, anthropologue,
Laboratoire d'anthropologie sociale du Collège de France
Le « lien ombilical » :
attachement et individuation des nourrissons et jeunes enfants dans le Gobi moyen (Mongolie)
16 janvier 2015
Caroline Rusterholz, historienne
Université de Fribourg
Du baby boom au baby bust : les mutations de la parentalité saisies par l’histoire orale, Suisse (1955-1970)
6 février 2015
Philippe Charrier, sociologue, Centre Max Weber, Gaëlle Clavandier, sociologue, Université de Saint-Etienne, Centre Max Weber
Les modalités contemporaines de prise en charge des enfants sans vie, un nouveau regard sur la petite enfance ?
6 mars 2015
Vincent Gourdon, historien, CNRS, Catherine Rollet, démographe, UVSQ, Nathalie Sage-Pranchère, historienne, Paris-Sorbonne
La gestion des déchets embryonnaires
à Paris au XIXe siècle
20 mars 2015
Jean-Paul Filiod, anthropologue, Université Claude Bernard Lyon 1,
Centre Max Weber, UMR 5283
Des artistes à l’école maternelle. Débats et controverses au sein d’un dispositif partenarial (Lyon, France)
3 avril 2015
Marie Brochard, anthropologue
Paris Descartes, CEPED
Infertilité et AMP au Sénégal. Relations de genre et intergénérationnelles, et représentations de l’enfant
17 avril 2015
Gregory Hanlon, historien,
Dalhousie University (Canada)
L’infanticide à l’époque moderne
15 mai 2015
Carole Avignon, historienne,
Université d’Angers, CERHIO-Angers, UMR 6258
L’enfant bâtard dans la France médiévale (XIIIe-XVe s.)
5 juin 2015
Pierrine Robin, maître de conférences en sciences de l’éducation,
Université Paris Est Créteil
La question identitaire dans une recherche par les pairs en protection de l’enfance
Catherine Rollet, démographe, historienne, Université de Versailles SQY, Printemps (CNRS)
et Charles-Édouard de Suremain, anthropologue, IRD (UMR 208, MNHN-IRD)
dans le cadre du Master du Centre de Recherche Historique
« Santé, populations, politiques sociales » dirigé par Maurice Cassier et Bertrand Pulman
Les séminaires se déroulent à l’EHESS, 105 boulevard Raspail, 75006 Paris, de 9h à 11h
(salle à confirmer)
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Année 2014-2015
Familles : alliances, transmission, reproduction sociale en milieu rural, XVIIIe-XXe siècle
Gérard Béaur, directeur d'études à l'EHESS, directeur de recherche au CNRS (*), Rolande Bonnain-Dulon, maître de conférences à l'EHESS (*), Fabrice Boudjaaba, chargé de recherche au CNRS, Jean-Paul Desaive, maître de conférences à l'EHESS (*), Séminaire créé par Joseph Goy, directeur d'études à l'EHESS (*)
1er et 3e mercredis du mois de 17 h à 19 h (salle 3, RdC, bât. Le France, 190-198 av de France 75013 Paris), du 5 novembre 2014 au 3 juin 2015
5 novembre, Fabrice Boudjaaba (Cnrs), « Sédentarité et propriété aux XVIIIe et XIXe siècles, un lien évident. Jusqu'à quel point ? »
19 novembre, Isidro Dubert (Saint-Jacques de Compostelle), « Vieillesse et famille dans la Galice de l’Ancien Régime »
3 décembre Isidro Dubert (Saint-Jacques de Compostelle,) « L’illégitimité dans la Galice de l’Ancien Régime »
17 décembre, Vincent Corriol (Le Mans), « Liens d'homme à homme et organisation collective de la communauté : un exemple jurassien »
7 Janvier, Vincent Gourdon (Cnrs) et Isabelle Robin (Paris-Sorbonne), « Trois siècles de parrainage à Aubervilliers : de la paroisse tridentine aux banlieues industrielles »
21 janvier, Jean-Paul Desaive (Ehess), « Pourquoi se faire naturaliser ? Les étrangers en France au XVIIe siècle »
4 février, Rolande Bonnain-Dulon (Ehess), « De la province à Paris : itinéraires d'une famille ouvrière »
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Cycle des séminaires INED-CEPAM-In-Hoppe « Autour des populations du passé »consacrés cette année aux « Migrations humaines ».
Conférence-débat sur: L’évolution des cultures alimentaires dans la vallée de Toluca, Mexique, des populations préhispaniques (nomades) à l’arrivée et la sédentarisation des colons européens.
La séance se déroulera, en visioconférence, le mardi 7 octobre 2014, de 14h30 à 17h00.
Vous pouvez nous rejoindre, soit à l’INED (Paris, 20e), soit à la DR20 du CNRS (Sophia-Antipolis) et vous trouverez en pièce jointe les renseignements pratiques pour cette séance.
Voir la pièce jointe
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Appel à communication
Médecine et santé dans les campagnes du Moyen Âge à nos jours
Colloque organisé par le Centre d’Histoire « Espaces et Cultures »
Université Blaise Pascal (Clermont 2)
14-16 Octobre 2015
Comité d’organisation
Marie Bolton, Université Blaise Pascal de Clermont-Ferrand, CHEC (EA 1001)
Patrick Fournier, Université Blaise Pascal de Clermont-Ferrand, CHEC (EA 1001)
Stéphane Frioux, Université Lumière Lyon 2, LARHRA (UMR 5190)
Claude Grimmer, Université Blaise Pascal de Clermont-Ferrand, CHEC (EA 1001)
Popularisée par le roman de Balzac mais aussi par des personnalités exceptionnelles jusqu’en plein cœur du XXe siècle, à l’image du docteur Maurice Delort, le « médecin des neiges » de Vic-sur-Cère, la figure du médecin de campagne est souvent apparue comme atypique, voire héroïque : elle souligne ainsi la sous-médicalisation ancienne des territoires ruraux. Les « déserts médicaux », souvent dénoncés, ont été récemment remis sous les projecteurs par le pacte territoire santé proposé par le ministère de la santé à l’automne 2013. Toutefois, la réalité de cette insuffisante présence médicale n’est ni nouvelle, ni uniforme. Etudiée dans la longue durée, elle doit permettre de mettre en perspective les logiques sociales et territoriales à l’œuvre dans les rapports entre les milieux médicaux et la population et plus largement, entre les pouvoirs publics et les ruraux. Bien que la période contemporaine ait connu une prise en charge croissante de la santé des populations rurales (un des enjeux de la santé publique, d’abord dans le cadre d’un contrôle renforcé des populations et d’une volonté d’accroître leur productivité, puis dans un effort pour assurer une égalité relative entre les territoires et les populations), la redéfinition profonde des fonctions et de l’organisation des espaces ruraux au cours de l’histoire a brouillé les cartes et modifié à plusieurs reprises, parfois avec brutalité, les formes de la médicalisation des campagnes. Comment et par qui les ruraux ont-ils été soignés au fil des siècles ? Quels sont les efforts qui ont été menés pour lutter contre les maladies présentes dans les campagnes ? Quels en ont été les objectifs affichés ou cachés ? Quels enseignements les politiques publiques actuelles peuvent-elles tirer des expériences historiques ? Telles sont les questions auxquelles ce colloque voudrait apporter quelques réponses.
La médecine, discipline savante et fortement structurée, semble être logiquement une affaire urbaine. Telle est du moins la vision dominante véhiculée aussi bien par le sens commun que par les histoires de la médecine. La présence d’institutions en lien avec le monde médical (facultés de médecine, collèges ou écoles de médecine, hôpitaux en Europe depuis le Moyen Âge…), voire simplement de médecins officiellement reconnus comme tels, est un critère de centralité fort utile à la compréhension des équilibres territoriaux à différentes époques. C’est à partir des villes que le savoir médical de pointe s’est progressivement étendu en direction d’autres territoires et d’autres populations. Une approche prioritairement institutionnelle aboutit forcément à ce constat puisqu’elle est fondée sur le regard que les médecins eux-mêmes ont développé et sur les positions qu’ils ont cherchées à défendre face à différentes formes de concurrence.
La réalité des questions sanitaires n’est cependant pas strictement conforme à ce principe d’une domination hégémonique et continue de la médecine urbaine. L’objectif du colloque sera justement de montrer qu’au cours de l’histoire ont existé d’autres réalités médicales que les réalités urbaines, et que les interactions entre villes et campagnes ne fonctionnent pas à sens unique. Les savoirs en matière de santé sont de nature et d’origine diverse : les campagnes ont participé à leur formation de différentes manières, soit à travers des interventions et observations médicales, soit par les produits qu’elles fournissaient à la pharmacopée. Les personnes intervenant dans le domaine de la santé sont elles-mêmes très variées au cours de l’histoire des campagnes : rebouteux, « charlatans » réalisant divers actes médicaux ou vendant des remèdes en dehors de tout contrôle, chirurgiens de campagnes, matrones, dames de charité, petits notables locaux servant de relais à la diffusion des savoirs, officiers de santé au XIXe siècle, mais aussi membres du corps médical en consultation auprès de particuliers ou envoyés depuis la ville et ses hôpitaux à l’occasion de telle ou telle épidémie, voire implantés dans les territoires ruraux, surtout à l’époque contemporaine, tous participent à des formes de soin auprès des populations, s’affrontant et se complétant selon les lieux et les moments. Même si la question du charlatanisme s’est déplacée depuis la fin du XIXe siècle et l’accroissement de l’efficacité thérapeutique de la médecine officielle, la différence entre médecine des villes et médecine des campagnes mérite une attention spécifique car les relations que les populations rurales entretiennent avec le monde médical présentent des particularités dues à la fois à la sociologie rurale et aux contraintes territoriales.
Au-delà de l’étude de l’exercice de la médecine, ce colloque sera aussi l’occasion de réinterroger une question plus classique mais trop peu explorée depuis trente ans, celle de la santé des populations rurales. Si la démographie historique et les travaux consacrés à l’histoire sociale de la santé ont connu une période faste dans les années 1960 et 1970, avec notamment des éclairages très suggestifs pour les régions de l’Ouest de la France aux XVIIIe et XIXe siècles (Jean-Pierre Goubert, François Lebrun, Jacques Léonard), l’ambition de connaître l’état de santé des populations rurales est retombée depuis les années 1980 et les études comparatives manquent encore, non seulement à l’échelle de la France, mais aussi de l’Europe. Est-ce la conséquence de l’amélioration de la santé des populations qui donnait aux pouvoirs publics et au milieu médical l’impression d’avoir atteint des objectifs ambitieux et d’avoir gagné le combat de la santé pour tous ? Sans doute, mais l’apparition de nouvelles pathologies (ou la mise en évidence de pathologies cachées dues à l’usage de produits toxiques) et les problèmes sanitaires mondiaux qui restent énormes ont renouvelé l’intérêt pour l’efficacité de l’action médicale. Des travaux plus récents sur les territoires de l’assistance et de la santé non seulement en France mais aussi en Europe, particulièrement en Angleterre et en Italie (Mathieu Arnoux & Gilles Poster-Vinay, Samantha Williams…), ainsi que d’autres sur la médecine coloniale et la santé des populations en situation coloniale (James L. A. Webb, Claire Fredj…) montrent tout l’intérêt d’une approche globale et comparative permettant de repenser l’inscription des populations dans un environnement global, et pas seulement dans un territoire traversé par des flux de personnes et de savoirs. De même des travaux d’anthropologie médicale renouvellent la connaissance des pathologies dont souffrent les populations *et peuvent concerner aussi bien des villes que des campagnes tout en offrant des éclairages sur des périodes très anciennes.
Ainsi, l’ambition de cette rencontre est de mieux connaître la situation sanitaire et médicale dans les campagnes de France, d’Europe et des espaces coloniaux, tout en repensant les processus de médicalisation à l’œuvre et en réinterrogeant ce concept de médicalisation. Il s’agit notamment de prendre en considération autant les pratiques que les savoirs, les flux et les réseaux que les institutions, dans une perspective dynamique du Moyen Âge à nos jours. Les héritages mais aussi les mutations de paradigme feront l’objet d’une attention particulière afin de mettre en évidence la façon dont l’organisation médicale des campagnes actuelles a été construite et quels enseignements peuvent être tirés des choix effectués dans différentes configurations historiques.
Trois thèmes orienteront la réflexion :
1°) La santé des populations rurales en fonction d’environnements spécifiques.
A-t-il existé et existe-t-il encore des différences dans la nature et l’intensité des pathologies urbaines et rurales ? Pouvons-nous comparer hygiène des campagnes et hygiène des villes ? L’image sanitaire des campagnes est paradoxale et a varié selon les époques : souvent perçues comme des lieux de résistance à la modernisation médicale et sanitaire, les campagnes ont pu être aussi considérées comme éloignées des formes d’insalubrité (artisanales et industrielles) spécifiquement urbaines tout comme des foyers épidémiques les plus virulents. Toutefois, les concepts et méthodes de la médecine hippocratique, un modèle utilisé et réinterprété jusqu’au cœur du XIXe siècle et conservant une valeur heuristique, invitent à prendre en compte les relations entre santé et environnement en fonction des milieux de vie. Au-delà des théories miasmatiques et des modèles des constitutions médicales, relativement bien connus, il est possible de mesurer quels furent les impacts de l’environnement (zones humides, littoraux, zones arides, espaces montagnards, etc.) En outre, depuis le XIXe siècle, la question de la pollution des sols et des eaux par les engrais chimiques et les pesticides est devenue majeure, avec un impact sur les agriculteurs comme sur les populations rurales. Des activités rurales non agricoles telles que l’exploitation minière ont aussi des conséquences sur la santé. Par-delà les représentations, ce sont donc les réalités sanitaires et épidémiologiques qu’il faudra interroger.
2°) Les relations entre les populations rurales et les personnels de santé.
Quelle est la nature de ces personnels ? Quelles sont les représentations des médecins de campagne ? Comment le personnel médical établit-il des liens entre les villes et les campagnes ? Quelles relations les médecins entretiennent-ils avec les autres soignants de toutes natures et avec les populations qu’ils soignent ? Quelles sont les différences dans la nature des soins en fonction des personnes soignées ? Ces interrogations seront l’occasion de traiter des multiples configurations de savoir et de pouvoir nées de la multiplicité des interventions sanitaires et des soins opérées dans les espaces ruraux. Les innovations thérapeutiques peuvent rencontrer des résistances ; à l’inverse, des thérapies à l’efficacité non prouvée peuvent être adoptées. Le discours contre les charlatans et contre le passéisme des populations, particulièrement en milieu rural, est constitutif de la légitimation du corps médical. La nature de la demande sociale en matière de médecine peut apporter beaucoup d’informations sur le fonctionnement des sociétés rurales, leur degré d’ouverture à des influences extérieures et leur contribution à des débats sanitaires qui les dépassent largement. Les sociétés rurales ne sont homogènes ni dans le temps, ni dans l’espace. La participation des campagnes au développement d’un besoin de sécurité sanitaire mérite d’être explorée afin de nuancer le schéma d’une action politique et médicale qui s’imposerait par le haut. Les équipements sanitaires et médicaux des campagnes constituent ainsi des signes de dynamisme propre et sont plus ou moins nombreux et visibles selon les périodes : lieux de culte à des divinités ou des saints protecteurs, petits établissements hospitaliers, maisons de retraite et maisons médicalisées dans les campagnes contemporaines…
3°) Pratiques et savoirs médicaux dans les campagnes.
Les campagnes participent aussi à la constitution du savoir médical et au partage entre le sain et le malsain. Leur étude dans une perspective médico-sanitaire fournit une clé de lecture des représentations du rapport entre naturel et non naturel. Les théories médicales formulées dans l’Antiquité, autour des figures d’Hippocrate et de Galien, constituent une réflexion sur les pouvoirs de la nature. Pour la médecine savante, l’observation des phénomènes qui se produisent dans les campagnes est nécessaire, car à l’écart des perturbations induites par la vie urbaine. L’idée de nature a évolué et il sera utile de s’interroger sur l’impact de l’évolution de la vision des campagnes que renvoie la médecine savante, car cela permet de comprendre ce que la science médicale attend du monde rural. De façon plus concrète, on s’intéressera notamment à la récolte et à la culture de toutes sortes de produits et substances tirés aussi bien des règnes botanique et animal que minéral. Les livres de remède et de botaniques pourrons être mobilisés, jusqu’aux méthodes phytosanitaires et à la demande en produits biologiques qui se développe de nos jours. Quelles sont les substances utilisées pour confectionner les remèdes ? Quels sont les circuits de production et de commercialisation de ces remèdes ? On pourra s’interroger aussi sur les modèles que la médecine animale offre à la médecine humaine. Les savoirs accumulés dans les espaces ruraux d’Europe et du monde ont joué un rôle important dans les progrès thérapeutiques accomplis. L’observation empirique se nourrit des expériences populaires, les transforme (phénomène accentué par la naissance et le développement de la chimie médicale), mais peut aussi conduire à des attitudes de rejet. De nos jours, la fascination exercée par les thérapies considérées comme naturelles et assimilées à des pratiques ancestrales issues des campagnes prolonge ce phénomène, avec un appui scientifique et une composante commerciale pour répondre à un engouement social orienté vers le retour à la nature. Ainsi s’interrogera-t-on sur le rôle des campagnes somme réservoir de ressources médicinales et de savoirs médicaux exploités à de vastes échelles et créateurs de flux culturels, scientifiques et économiques qui ont transformé les pratiques de santé.
Ce colloque s’adresse aux historiens mais aussi à tous ceux qui, dans le domaine des sciences sociales, s’intéressent à la question de la médicalisation des campagnes. Des éclairages sur le temps présent seront également bienvenus. Les communications pourront porter sur l’ensemble de l’Europe et sur les situations en contexte colonial afin de favoriser une approche comparative. Les projets de communication devront comporter le nom, l’organisme de rattachement et l’adresse des chercheurs concernés ainsi qu’un titre, un résumé de 3000 à 5000 signes et quelques mots clés. Elles sont attendues avant le 10 janvier 2015 et devront être envoyées aux deux adresses suivantes :
[email protected] & [email protected]
Comité scientifique
Jonathan Barry, University of Exeter
Marie Bolton, Université Blaise Pascal (Clermont-Ferrand 2), CHEC (EA 1001)
Isabelle von Bueltzingsloewen, Université Lumière Lyon 2, LARHRA (UMR 5190)
Didier Foucault, Université Toulouse II-Le Mirail, FRAMESPA (UMR 5136)
Patrick Fournier, Université Blaise Pascal (Clermont-Ferrand 2), CHEC (EA 1001)
Claire Fredj, Université Paris Ouest Nanterre La Défense, IDHE (UMR 8533)
Stéphane Frioux, Université Lumière Lyon 2, LARHRA (UMR 5190)
David Gentilcore, University of Leicester
Claude Grimmer, Université Blaise Pascal (Clermont-Ferrand 2), CHEC (EA 1001)
Laurence Moulinier-Brogi, Université Lumière Lyon 2, CIHAM (UMR 5648)
Marilyn Nicoud, Université d’Avignon, CIHAM (UMR 5648)
Christelle Rabier, EHESS, Centre Norbert Elias (UMR 8562)
Laurent Rieutort, Université Blaise Pascal (Clermont-Ferrand), CERAMAC (EA 997)
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Medicine and Health in the Countryside from the Middle Ages to the Present
Conference organized by the Center for History “Places and Cultures” (CHEC)
Blaise Pascal University (Clermont-Ferrand 2, France)
October 14-16, 2015
Organizing committee:
Marie Bolton, Université Blaise Pascal de Clermont-Ferrand, CHEC (EA 1001)
Patrick Fournier, Université Blaise Pascal de Clermont-Ferrand, CHEC (EA 1001)
Stéphane Frioux, Université Lumière Lyon 2, LARHRA (UMR 5190)
Claude Grimmer, Université Blaise Pascal de Clermont-Ferrand, CHEC (EA 1001)
Popularized not only by Balzac’s novel, but also well into the mid-twentieth century by a variety of exceptional characters, such as Doctor Maurice Delort, the “snow doctor” from Vic-sur-Cère in the Cantal region, country doctors have often appeared as atypical, sometimes heroic figures, underscoring the ancient lack of medical care in rural areas. The oft denounced “medical deserts” have recently come once again to the attention of the public with the publication of the Health Ministry’s proposed “Health Pact” in the fall of 2013. In reality, however, the insufficient medical presence in the countryside is neither new nor uniform. When studied over the long term, it is possible to put into perspective the social and geographical rationales at work in the relations between the medical milieu and the rural population, as well as between government and rural areas. One of the goals of contemporary public health programs has been to increase government health care for rural populations, not only to reinforce control over rural communities, but also in an effort first to increase their productivity and finally to guarantee a relative equality between different regions and populations. Yet the profound redefinition of the purposes and organization of rural areas over time has confused the issue and modified several times, sometimes brutally, the ways in which public health policies have been applied to the countryside. How and by whom have rural populations been healed over the centuries? What efforts were made to fight against disease in rural areas? What were the goals, either declared or hidden, of public health policies? What can current political actors learn from the historical record? These are the questions which this conference will seek to answer.
Medicine, as a highly organized scholarly discipline, appears at first glance to be an urban affair. This is the dominate perspective that has evolved not only from commonly perceived notions but from the history of medicine. The presence of medical institutions (universities, medical schools, European hospitals since the medieval period, and so forth) as well as that of officially designated doctors has created a strong unifying criterion useful to an understanding of the balance between various regions at different periods of time. In this view, advances in medical knowledge were gradually diffused from cities to outlying regions and populations. An approach based primarily on the study of institutions has necessarily led to this assessment since it is based on the perspectives that doctors themselves have developed and on positions that they have sought to defend against various forms of competition.
Nonetheless, the reality of public health issues does not strictly conform to the idea that urban medicine has imposed a hegemonic and continuous domination. The goal of this conference is to demonstrate that throughout history medical realities other than the urban experience have existed, and that the interactions between city and countryside have not been one-directional. Medical knowledge is of diverse nature and origin. Rural areas have participated in a variety of ways to its accumulation, either through medical interventions and observations, or through their contributions to pharmacopoeia. A wide and changing variety of medical practitioners have also long been part of rural medicine: bone-setters, “quacks” practicing various acts or selling remedies without any oversight, country surgeons, matrons, Ladies of Charity, local leaders who played an important role in the diffusion of knowledge, nineteenth century medical officials, as well as members of the medical profession called to the countryside for individual consultations or sent from urban hospitals to deal with an epidemic, and finally, especially in the contemporary period, medical providers present in rural areas. All of these individuals and groups have participated in various ways to provide healthcare to rural populations, either in competition or in harmony depending on the time and place. Although the increasing therapeutic efficiency of conventional medicine since the late nineteenth century has shifted definitions of quackery, the differences between urban and rural medicine still deserve specific attention as the relationships of rural populations with the medical community contain specific characteristics due not only to rural sociology but also to geographical constraints.
In addition to exploring medical practices, this conference will revisit the health of rural populations, a classic topic that nonetheless has received little attention in the last thirty years. While historical demography and scholarship focusing on the social history of public health prospered in the 1960s and 1970s, especially with the very promising insights into the history of eighteenth and nineteenth century western France (Jean-Pierre Goubert, François Lebrun, Jacques Léonard), since the 1980s, studies of the health of rural people have declined not only in French scholarship, but in Europe in general, especially in terms of comparative studies. Has this been the consequence of the improvement in public health that may have given government as well as the medical community the impression of having attained their ambitious goals of winning the battle of good health for all? Without a doubt, yet the appearance of new pathologies (or the discovery of hidden pathologies stemming from use of toxic products) and the still enormous problems of world public health have revived interest in questioning the efficiency of medical programs. The most recent studies on welfare and public health not only in France but elsewhere in Europe, especially in England and in Italy (for example, Mathieu Arnoux and Gilles Poster-Vinay, Samantha Williams), as well as studies of colonial medicine and the health of colonial populations (for example, James L.A. Webb, Claire Fredj) demonstrate the advantages of a global and comparative approach that resituates specific populations in a global environment, rather than simply in regions through which new populations and knowledge flow. Similarly, advances in medical anthropology have deepened understandings of the various pathologies from which people have suffered and which have affected both urban and rural areas, hence providing insight into much earlier periods of time.
The goal of this conference is to understand better the health and medical situation in rural areas in France, as well as across Europe and its colonies, all the while challenging the processes of medicalization at work and the very concept of medicalization. It seeks especially to analyze medical practices as well as knowledge, their flows and networks as well as institutions, in a dynamic perspective from the medieval period to the present. Special attention will be paid not only to the legacy of the past but also to paradigm changes in order to bring to light the ways in which the contemporary organization of rural medicine has been constructed and what we may learn from the choices made in different historical periods.
Discussion will center on three themes:
1°) The Health of Rural Populations in Terms of their Specific Environments
Have there been or are there still differences in the nature and intensity of urban and rural pathologies? Can we compare rural and urban hygiene? The image of rural public health is paradoxical and has varied over time. Often perceived as a site of resistance to the modernization of medical and sanitary systems, the countryside has also been considered as far removed from specifically urban forms of insalubrity (artisan and industrial), as well as from the most virulent centers of epidemics. At the same time, the concepts and methods of Hippocratic medicine, a model that was used and reinterpreted until the middle of the nineteenth century and has maintained its heuristic value, invite an assessment of the relationships between health and environment in terms of living space. Over and beyond miasmatic theories and the relatively well known example of medical constitutions, it is possible to measure the impacts of the environment (for instance, in zones defined as humid, arid, coastal, mountainous, etc.). Furthermore, the pollution of soil and water by chemical fertilizers and pesticides has become since the nineteenth century a major issue, with an impact on farm workers as well as on rural populations in general. Non-agricultural rural activities such as mineral exploitation have also had consequences on health. Moving beyond representations, it is necessary to study the sanitary and epidemiological realities of rural health issues.
2°) Relations between Rural Populations and Health Providers
What are the characteristics of health providers? How are country doctors represented? How have health providers established links between the city and the countryside? What relationships exist between doctors and various other health providers, as well as between doctors and the populations under their care? These questions create the opportunity to examine the multiple configurations of knowledge and power that spring from the myriad sanitary interventions and forms of health care provided in rural areas. Some therapeutic innovations may encounter resistance, while other therapies with no scientifically proven efficiency may be well accepted. Especially in the countryside, the medical corps emerged from a discourse condemning quackery and outmoded methods remaining in use among rural populations. An analysis of the nature of the social demand for medicine can provide significant information about the organization of rural societies, the degree to which they are open to outside influences, and their contribution to sanitary debates extending beyond the rural world. Rural societies have never been homogenous, either in space or time. Their participation in the development of public health programs deserves exploration in order to tease out the nuances between political goals and public health campaigns imposed by higher authorities. The sanitary and medical facilities located in the countryside are in this way signs of rural dynamism and are more or less numerous and visible over time. They may include sites of worship of protective divinities or saints, small hospices, as well as in the modern countryside, nursing homes and medical clinics.
3°) Medical Practice and Knowledge in the Countryside
Rural populations have also participated in the constitution of medical knowledge and the separation between healthy and unhealthy practices. From a medical-sanitary perspective, the study of rural populations provides a key to the reading of representations of the relationship between the natural and non-natural. The medical theories formulated in Antiquity, especially those developed around the work of Hippocrates and Galen, constitute a reflection on the power of nature. For scholarly medicine, the observation of phenomena that occur in rural areas is all the more necessary as they take place far from the perturbations created by urban life. The idea of nature has much evolved and it is useful to question the impact of the shifts in the vision of the countryside referred to in scholarly medicine to understand what medical science expects from the rural world. In a more concrete manner, we will address in particular the harvest and cultivation of various substances derived from botanical, zoological, and mineral elements. Traditional books of remedies and botanical knowledge are sources for analysis, as well as the present-day demand for phytosanitary procedures and organic products. From what substances are remedies made? What are their production cycles and how are they commercialized? Questions may also address the models provided by veterinary medicine for the treatment of human beings. The accumulation of knowledge in the rural areas of Europe and the world has played an important role in advancing various treatments. Popular experience has nourished empirical observations, sometimes transforming them (a phenomenon encouraged by the creation and development of medicinal chemistry), but also sometimes leading to their rejection. This is demonstrated by the current fascination with therapies considered as natural and derived from ancestral rural practices, with an additional basis in scientific research as well as a strong commercial response to the great social popularity of the back to nature movement. A fruitful exploration would address the role of rural areas as reservoirs of medicinal resources and knowledge exploited on a large scale and creating cultural, scientific, and economic changes that have transformed medical practices.
This conference is of interest not only to historians but also to other scholars and individuals who using the framework of the social sciences investigate questions of medicine and health in the countryside. Insights on the present time are also welcome. Participants are invited to focus on both European and colonial topics to promote a comparative approach. Paper proposals must include each author’s name, home institution, and address; a title; a 3,000 to 5,000 character abstract; and a few key words. Submissions must be made before January 10, 2015, and should be sent to the following two addresses:
[email protected] & [email protected]
Research committee
Jonathan Barry, University of Exeter
Marie Bolton, Université Blaise Pascal (Clermont-Ferrand 2), CHEC (EA 1001)
Isabelle von Bueltzingsloewen, Université Lumière Lyon 2, LARHRA (UMR 5190)
Didier Foucault, Université Toulouse II-Le Mirail, FRAMESPA (UMR 5136)
Patrick Fournier, Université Blaise Pascal (Clermont-Ferrand 2), CHEC (EA 1001)
Claire Fredj, Université Paris Ouest Nanterre La Défense, IDHE (UMR 8533)
Stéphane Frioux, Université Lumière Lyon 2, LARHRA (UMR 5190)
David Gentilcore, University of Leicester
Claude Grimmer, Université Blaise Pascal (Clermont-Ferrand 2), CHEC (EA 1001)
Laurence Moulinier-Brogi, Université Lumière Lyon 2, CIHAM (UMR 5648)
Marilyn Nicoud, Université d’Avignon, CIHAM (UMR 5648)
Christelle Rabier, EHESS, Centre Norbert Elias (UMR 8562)
Laurent Rieutort, Université Blaise Pascal (Clermont-Ferrand), CERAMAC (EA 997)
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